Tigre-Eau 2022

La Pensée, par nature, ne tue pas et ne peut être tuée.
Dans l'inextricable confusion des peurs
S'en défendre ou livrer bataille
N'engendrent que fictions (1) et phantômes (2).

La force appropriée consiste à demeurer (3)
Et laisser le cours inengendré et souple de la Pensée
Livrer le secret de sa nature transitoire.

Continuum à disposition de chaque instant,
La pensée n’est que source intarissable
S’ouvrant à elle-même.

Avec l'acuité du regard contemplatif (4)
Ce continuum regorge de ressources
Où sensibilité, fragilité, mélancolie et malhabileté
Se révèlent être les seuils d’un espace insoupçonnable
De sagesse et de bienveillance.

Notes

(1) L’imaginaire engendré par nos imputations (sct. vikalpa) sur notre sphère d’expériences.

(2) L’imaginaire engendré par nos imputations dans notre rapport de moi à autrui. Le terme « phantôme » souligne mieux l’idée de phántasma que l’on a de soi et des autres et qui incrémente des shémas à nos affects, les distordant en des formes plus ou moins prononcées de : fascination, idéalisation, sujétion, inhibition, obsession, phobie, etc. Fictions et phantômes entravent ainsi une pleine intervention du libre arbitre dans nos processus de cognition et de conation.

(3) Samatha

(4) Vipassana